Arrive en milieu d'apres-midi de Munich avec le Ice (5h et quelques c'est long, le paysage etait joli mais pas si different de nos campagnes francaises) j'ai pu prendre mes aises dans ma spacieuse chambre. Bon en fait a 20-30 euro la nuit faut pas s'attendre a des miracles mais plutot bonne surprise. Le A&O Mitte est en fait un youth hotel tres bien situe a la jointure entre Mitte (le centre) et Kreuzberg (ex quartier punk-arti de ex Berlin Est). C'est propre et bien pense, meme si les voisins Ukrainien, Russes et Allemands sont un peu bryuants et avines. Ca tient aussi du fait qu'en Allemagne on a le droit de picoler partout a toute heure. Pas de probleme, a Rome faisons comme les Romains (c'etait pas avec Rome ce dicton mais je me souviens plus quelle ville -
edit: a ben si, c'etait Rome). J'ai avec moi cet excellent recueil d'articles de Orwell que ma soeur m'a offert, et au fur et a mesure des articles on voit se dessiner la trame et apparaissent les elements de 1984 (ministere de la verite dans la propagande anglaise de la WW2, double pensee des intellectuels catholiques, ...). Passionnant.
Retour sur Berlin donc. Repos et puis le soir quelques verres au Club der Visionare, un spot conseille par la belle Flora. Sur les bords de la Spree (la Seine de Berlin), un bar (je peux pas dire club) ou tout le monde est pose sur les differents pontons et picole, bois, fume gentillement. Tres bonne ambiance, en ete fantastique c'est sur, a refaire avec des gens. En effet, par ce que j'en ai vu jusqu'a maintenant, en Allemagne on sors en groupe. Je crois bien etre un des rare a sortir seul et c'est pas forcement facile de nouer contact face a un groupe, meme si toutes les personnes a qui j'ai parle ont toutes ete super cools. Les bars en allemagne ont tous un cote assez grand et invitent par la meme a venir avec son propre groupe. C'est un parallele avec l'architecture (et donc la culture) de Berlin et Munich ou tout est grand. Ca peut parraitre etonnant venant de qqn vivant a Tokyo, mais ici les rues sont larges et les avenues degagees, les batiments massifs et impressionants de par leur stature. Difficile d'y faire tenir paradoxallement ces petits bars a 10-15 sieges que j'aime tant decouvrir a Tokyo. Plus petits donc plus intimes, impossible de ne pas finir la soiree a tailler le bout de gras avec son voisin de comptoir. Ici c'est plus difficile, mais c'est seulement question d'endroit. Ces lieux existent mais ils ne sont pas les plus repandus, va falloir chercher un peu.
J'ai pu quand meme rencontrer hier soir Tek, dealer de cc de son etat, originaire de Turquie. Tres sympa, a un peu insiste et c'est normal pour me fournir en paradis artificiels dont il est le colporteur et m'a assure que lui me vendrait de la qualite, pas comme les autres (heureusement que je suis tombe sur lui, j'aurais pu me faire arnaquer par d'autres!). On a discute un bout, mais je vous avoue que je me suis esquive quand j'ai pu, preferant la dive bouteille pour m'evader du quotidien. Un autre truc qui est different en Europe - donc en Allemagne - par rapport au Japon c'est les odeurs. Ca m'a choque les premiers jours et deja moins maintenant, voila pourquoi je prefere le consigner avant de l'oublier pour de bon. Au Japon on se lave au savon et si les filles se parfument (un petit peu c'est tout) les hommes rechignent toujours au deodorant: preuve en est la difficulte (decroissante) pour les etrangers a se procurer du deo. J'avais meme reconnonce en arrivant, finalement ca a commence a prendre et j'ai pu m'en procurer pour l'ete. Pas de mine renfrognee, les japonais s'ils se parfument peu ne sentent pas mauvais parce que 1 c'est le peuple elu, 2 ils sont beaucoup plus propres que nous (diantre c'est vrai, mon hygiene a fait un bon et je ne saurais imaginer un retour en arriere) et 3 bah franchement, leur transpiration sent moins que la notre faut l'avouer. Donc, tout ca pour dire que ca fait bizarre de marcher dans la rue et que les seules fragrances que l'on croise (j'y suis sensible) ne soient plus celles de dames mais aussi du Brut, du Rexona et du Axe. Ca pique le nez, je m'etais bien fait aux seules parfums de filles ... et ce sera avec plaisir que je les retrouverai.
Aujourd'hui dimanche, location de velo, mon ami pour les jours a venir si le temps magnifique (grand soleil et 20+ degres) se poursuit, nomme Murasaki. Je l'ai choisi pour son nom japonais bien sur (ca veut dire "violet") mais le charme de sa grosse abeille en plastique attachee au guidon m'a aussi conquis. Visite des restes du mur de Berlin e long de la Spree, de la porte de Frankfort. Ensuite Alexander platz ou j'ai renonce a visiter la tour de tv vu la file d'attente puis un delicieux dejeuner compose de Saucisse de Nuremberg et sa choucroute, et d'un Apfelschtrudel absolument divin. En terrasse avec vue sur la tour, genial. Aparte: on mange tres bien en Allemagne et ca coute pas cher, genre 10- le plat, le dejeuner ou diner c'est 15 euros, et meme les kebabs (p***** il y en a partout) a 2.80 sont copieux et delicieux (surtout a 2am la fin de journee en sortant de boite, oui, je sais, mais meme en journee). Ma promenade m'a amene ensuite a la porte de Brandebourg (photo bah voila ca c'est fait) avec une pause vers les museums de Berlin (visite demain) et la "fete" contre le racisme, le nazisme et la guerre. Pour avec discute avec des jeunes qui tenaient un stand (je voulais leur taxer des autocollants au passage) le nazisme est encore et toujours un probleme en Allemagne, bien present, organise et qui defile tous les weekends. Bon, c'est bizarre car j'aurais pense que ici plus qu'ailleurs toutes ces saloperies seraient ecrassees -manu militari si il le faut, meme ma notion des libertes individuelles a sa limite- mais il semble qu'elle survive et que les crises nourissent en jeunes chauves -chauves dedans, chauves dehors comme disait l'autre- malheureux et frustres. Voila pour la page culturelle.
Bilan premiere journee a Berlin: c'est une ville super ou il fait bon vivre. De grandes routes, un rythme calme (j'ai l'impression de mener la vie trepidante d'un Grenoblois), des quartiers animes, des punks cools et pas chiants (merde, c'est donc bien un apanage francais), une belle architecture tres melangee, de grandes pelouse ... j'approuve. Si on arrete l'hiver, j'ajoute Berlin a la liste des villes ou je veux bien vivre.
Allez, Murasaki et moi allons nous chercher un petit resto et un petit bar dans Kreuzberg. Chuss!