Sans rentrer dans le cliche de la societe japonaise ou les vendeurs se roulent par terre d'humilite et les clients essuyent leur bottes sur leurs dos, je dois avouer que parfois je me retrouve dans des situations a la limite de la parodie.
Hier lors d'un meeting avec un de nos vendeurs, a 10 contre 2 (un sales et un chef de projet), j'ai ete sidere des 2 exemples de salaryman obsequieux qu'on nous avait presente. Le sales etait une "tete a claque" dans le sens de la personne qui attire inmanquablement sur elle les foudres et les coups de tous, le martyre qui double d'un sourire faux-cul du sales et incertain du haut de son experience. Vous vous rappelez ce pauvre garcon dans la cours d'ecole qui se faisait tout le temps cogner et passait son temps a chouiner, bah lui devenu grand et qui veut s'acheter une presence avec son costume a 1000 euro. Une envie violente de le gifler ne peut manquer de vous saisir en sa presence. Quand au jeune chef de projet, ma foie bien brave et professionnel, il transpirait le jeune dans ses premiers emploi, pas sur de lui, qui deballait des phrases a rallonges dans le plus parfait et verbeux keigo (langage poli). Non mais franchement, il a ete embauche apres avoir gagne un concours d'orthographe ou pas ? Il etait si fragile, si tellement poli, si efface, si soumis qu'on avait lui envie de lui marcher dessus. Son dialogue, son parle et sa presence inspiraient a utiliser son costume The Suits Co. comme paillasson. Chose dont se n'est pas prive un de nos managers. Le jeune homme aurait eu de l'intelligence, pas forcement du repondant - je comprend que dans sa position ce serait dur-, l'aurais-je senti blesse ou frustre j'aurais immediatement eu de la pitie pour lui. Mais non, il etait indolent, soumis, comme abandonne et attendant de se faire fesser le visage avec une pelle. Au final un sentiment qui va du non-interret a celui de lui enfoncer ses boutons de manchette dans les yeux. Bon, j'en rajoute mais cette indolence et cette soumission est parfois penible, ne donne pas envie de bosser avec des vendeurs qu'on a du mal a respecter (je suis pas la pour faire du social, je veux un pro qui connaisse son boulot assis de l'autre cote de la table, poli mais pas la peine de me cirer les pompes) et qui vous font des meetings a rallonge (il faut bien 18 mots pour dire "non" en keigo ... et encore il faut le decodeur).